Bouche du diable

Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, Youri, orphelin d’une douzaine d’années, est recueilli par une paysanne ukrainienne. Surnommé « bouche du diable » à cause de sa difformité au niveau de ses lèvres, brimé par les jeunes de son âge, il est enrôlé dans le NKVD (la police politique de l’Etat Russe) par le Colonel Stavroguine.
A la suite d’un enseignement intensif au cours duquel il fait la connaissance appréciée de Grigori et faisant preuve de dons médiumniques et d’une assiduité sans faille, Youri est envoyé en milieu « hostile » aux Etats-Unis.
Embauché dans une entreprise de construction de grattes ciel, il s’initie, sous un nouveau nom, Billy Budd, à sa nouvelle vie. Il se lie d’amitié avec « Grand Chef », ouvrier d’origine indienne et flirte avec Nancy.
Lors d’un contact secret, Youri se retrouve face au Colonel Stavroguine qui lui demande d’utiliser ses dons télépathiques pour analyser le subconscient d’un autre agent abattu et décidé à passer à l’ouest. Cette expérience qui a des conséquences dommageables pour la famille du transfuge est l’occasion pour Youri de tenter de lâcher son ancien mentor.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Bouche du diable

Editée en 1990, cette histoire d’espionnage adaptée d’un récit de Jérôme Charyn se révèle être très prenante et surprenante.
Divisée en trois chapitres bien distincts, elle a l’avantage de nous montrer les différentes étapes de la vie d’un orphelin qui, pris sous la coupole de la nation soviétique en pleine guerre froide, va être éduqué, façonné de manière à être transformé en agent secret.
Envoyé sur le terrain, ses agissements ne sont pas pour autant libres et sont constamment contrôlés par d’autres agents pour éviter toute dérive et volte-face.
Charyn nous dépeint avec justesse une fresque misérable de cet endoctrinement à la russe qui ne laisse que très peu de place à la réflexion personnelle.
On notera dans le récit une petite touche de fantastique relative aux visions prémonitoires de Youri qui ont leur intérêt dans le déroulement de l’intrigue.
François Boucq nous livre pour sa part un travail formidable, des dessins grandioses d’un réalisme époustouflant rehaussés par des couleurs des plus expressives qui font de cette BD un modèle du genre espionnage.
On précisera que l’édition de 1990 est parue sous la forme d’un recueil broché réédité depuis en format rigide.

Par Phibes, le 3 avril 2007

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