NAINS
Dröh des Errants

Répondant aux dernières volontés de son père, Dröh de l’ordre des Errants s’est expatrié durant sept longues années sur les terres des ogres afin de s’endurcir en vue d’une prochaine lutte contre les ordres dominants. Aujourd’hui, il est de retour parmi les siens et prêt à mettre en pratique tout ce qu’il a retenu pendant son exil pour libérer les siens de ce joug pesant. Malheureusement pour lui, la situation a évolué au point que ses pairs n’aspirent plus à la guerre contre les autres ordres, préférant au contraire développer des liens diplomatiques plus profitables pour leur communauté. Ne se retrouvant plus dans cette démarche pour lui asservissante, Dröh quitte les siens et finit par mettre son potentiel physique au service de la construction d’une route qui traverse le pays des vents. Toutefois, le travail exécuté dans des conditions difficiles ne parvient pas à lui faire oublier sa quête de liberté et la trahison de ses semblables. Un autre sujet va bientôt le préoccuper, lorsque les tribus orcs dont le territoire est traversé par le chantier routier vont commencer à donner des signes de rébellion.

Par phibes, le 2 novembre 2017

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Notre avis sur NAINS #9 – Dröh des Errants

A la faveur de ce 9ème épisode, Nicolas Jarry revient pour la deuxième fois sur l’Ordre des errants. Après avoir évoqué précédemment Oösram, ancien général déchu devenu le symbole de la lutte de cet Ordre, le scénariste nous laisse sous l’influence rebelle de son premier personnage pour évoquer la destinée de son fils Dröh.

L’on concèdera qu’il ne fait pas bon d’être un nain sur les Terres d’Arran. En effet, tous les représentants de chaque Ordre dont les péripéties ont été relatées antérieurement démontrent leur propension à attirer douleur et drame. Cette nouvelle aventure se nourrit pleinement de cette décision scénaristique et vient donc mettre en avant une équipée tragique qui, bien sûr, n’amènera pas de surprise au niveau de l’ambiance générale.

Le retour au pays du nain Dröh est donc synonyme de désenchantement et d’amertume grandissante. En effet, lui qui s’était préparé à prendre les armes pour lutter contre l’oppression des autres Ordres est rejeté par ses confrères qui ont choisi une tout autre tactique, plus assujettissante. Aussi, Nicolas Jarry, toujours aussi verbeux (preuve qu’il travaille la profondeur de ses personnages) nous plonge dans l’émoi de ce Dröh complètement déstabilisé par le manque de rébellion de son Ordre. De fait, l’action étant mise en veilleuse, il en ressort une première partie sans grand éclat avec très peu de temps forts, suivie par une seconde qui, grâce à l’apparition des Orcs et surtout de la prêtresse Kria, va prendre heureusement des proportions plus originales, plus énergiques et même plus magiques.

La mise en images des vicissitudes de Dröh passe par le travail tout en relief de Jean-Marc Bordier. Comme dans le tome 3, l’artiste nous livre une très belle représentation graphique sublimée par la colorisation excellente de Digikore Studios. On saluera la richesse de ses décors et l’expressivité de ses nombreux personnages. En particulier, Dröh et la prêtresse Kria, tous deux présents sur le premier de couverture, qui forme un couple très atypique et volontaire. Les scènes de combats sont pour le moins époustouflantes et donnent un sentiment de puissance bien avantageux.

Une nouvelle destinée dramatique (celle de Dröh des Errants) qui commence certes petitement mais qui finit au fil des péripéties par emporter somme toute notre adhésion.

Par Phibes, le 2 novembre 2017

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