TOXIC PLANET
Intégrale

Dans un futur qui pourrait être proche de notre présent, notre bonne vieille Terre est atteinte d’un mal qui l’asphyxie peu à peu. En effet, les usines crachent leurs venins enfumés et l’environnement n’est plus qu’un immense dépotoir irradié et pollué à souhait. Aussi, l’homme, de par sa faculté d’adaptation, s’est accaparé ce nouveau décor déliquescent dont il est à l’origine et dont il jouit au travers de son masque à gaz qu’il se doit de porter en permanence. Sacrés réjouissances, direz-vous, mais vues par David Ratte, ces visions de fin de monde ont pour vocation essentielle de se gausser grassement… mais aussi de sensibiliser ! Une revisite intégrale des trois albums parus à ce jour.

 

Par phibes, le 2 août 2012

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Notre avis sur TOXIC PLANET #INT – Intégrale

La maison Paquet remet sur le tapis, dans sa forme globale, les trois épisodes de la série (saluée par de nombreux prix) qui a lancé dans le paysage du 9ème art David Ratte, artiste à la polyvalence assurée ayant travaillé depuis dans Le voyage des Pères (3 tomes), Majipoor (avec Olivier Jouvray – 3 tomes) et L’Exode selon Yona (3 tomes).

Cette intégrale est évidemment branchée écologie puisqu’elle met en évidence l’inquiétante dérive dont notre monde fait l’objet à cause, entre autres, de la problématique liée aux effets de serre et à la pollution environnementale (air, terre et eau). Inspiré d’ailleurs (c’est lui-même qui le dit dans le bonus de fin d’album) par l’affaire du démantèlement du porte-avions Clémenceau en 2003, David Ratte a souhaité évoquer de ce sujet pourtant alarmant via une forme particulière qui lui est propre, à savoir la dérision.

Assurément, on peut reconnaître à cet auteur la qualité de l’univers mis au point et de l’humour employé. A partir d’un environnement enfumé dans lequel ses personnages sont obligés de vivre leur quotidien, masqués, (non, non, David Ratte sait dessiné les visages !), ce dernier s’attelle à évoquer des tranches de vie cocasses autour de personnages emblématiques tel le Président des Etats Mondiaux Unifiés (qui n’est pas sans rappeler un chef d’Etat qu’on a connu) ou attachants tels le couple récurrent ou la pétulante Coquelica. Le choix des thèmes est judicieux, plein de simplicité, de sous-entendus un tant soit peu sarcastiques liés à notre actualité et se suffit pour asseoir un gag qui fait mouche à tous les coups.

Le graphisme est des plus agréables. David Ratte bénéficie d’un trait ajusté, dont on pourra voir la progression tout au long des 140 planches, via une finesse d’exécution enthousiasmante. Le travail sur les personnages (humains comme animaux) est particulièrement appréciable, malgré le manque de mimiques (pour les hommes), cachées évidemment par les masques à gaz. En effet, les postures pleines de fraîcheur, la gestuelle, les formes étant suffisamment soignées, les émotions sont bien ressenties.

Une intégrale servie avec un bonus généreux, qui cause toxicité tout en sensibilité et qui a toutefois le don de ne pas polluer l’esprit. Une lecture pleine de sel à ne pas rater !

 

Par Phibes, le 2 août 2012

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