HUITIÈME CONTINENT
Edgar Poe : le dernier cauchemar

En septembre 1849, en provenance de Richmond, le poète Edgar Allan Poe débarque à Baltimore, physiquement marqué par les abus d’alcool. Se sentant menacé par les mystérieux brûlants depuis qu’il a publié son roman sur les aventures d’Arthur Gordon Pym, il erre comme une âme en peine dans les rues désertes de la cité du Maryland. Pressentant un danger imminent, il se réfugie dans une taverne où il tombe sur la belle Annabel. Mais la menace est toujours présente et tend même à se rapprocher sévèrement au point qu’ils se doivent de fuir pour éviter d’être consumés. Quels sont ces êtres de lumière qui ne cessent de pourchasser le romancier et pourquoi un tel acharnement ? Et qui est ce Grey qui semble souterrainement diriger Annabel ? Dans tous les cas, les réponses se trouvent dans la fuite, une fuite fantastique et cauchemardesque qui va sceller à tout jamais le sort d’Edgar Allan Poe.

 

Par phibes, le 30 janvier 2011

Notre avis sur HUITIÈME CONTINENT #1 – Edgar Poe : le dernier cauchemar

Après leur diptyque futuriste Neurotrans chez Albin Michel, Christian Vilà retrouve Stéphane Collignon pour une nouvelle aventure, plus contemporaine, cette fois-ci chez 12Bis, qui de par son titre, est de nature à attiser une certaine curiosité. En effet, faisant appel à un continent dont la véracité reste encore à prouver et qui fait fantasmer bien des auteurs, les deux artistes nous embarquent dans les derniers moments du romancier Edgar Alla Poe.

Pour ce faire, le récit s’accapare du mystère qui a entouré la disparition du romancier durant quelques jours lorsqu’il débarqua à Baltimore en septembre 1849 et vient donner une version fantastique et soutenue ayant trait à l’univers imaginaire de celui-ci. La course-poursuite à laquelle est soumise le personnage central qui se voit associé à une sublime créature de petite vertu, est on ne peut plus endiablée et donne évidemment un entrain fortement agréable.

Cette fuite en avant qui trouve son origine sur l’unique roman du héros (Les Aventures d’Arthur Gordon Pym) est génératrice de rencontres hors norme : les brûlants, les gris, le diablotin… Christian Vilà qui a souhaité rester quelque peu fidèle à la pensée du poète/romancier et à ses dérives alcooliques, signe ici une histoire oppressante et assez surprenante. Il y a du rythme, un suspense appuyé et de bonnes séquences narratives témoignant de la détresse de E.A. Poe noyé dans un cauchemar inextricable.

Stéphane Collignon nous régale de son trait réaliste qui découvre des implications photographiques bien sympathiques et un encrage appuyé. Le découpage cinématographique qu’il nous offre est d’une grande modernité, se savourant dans des pleines pages sombres aux jeux de lumières subtilement travaillés. Les personnages sont bien restitués, l’artiste s’étant attaché à reproduire avec une certaine rigueur l’effigie réelle du romancier tout en l’agrémentant de la compagnie d’une belle blonde. La partie fantastique a également son charme et draine une certaine puissance évocatrice.

Un très bon premier tome à déguster comme un one-hot qui intègre une série qui devrait se faire forte de conter des aventures qui flirtent aux portes du mystère et du fantastique.

 

Par Phibes, le 30 janvier 2011

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