TOXIC PLANET
Retour de flamme

Plus rien ne semble aller dans le futur proche de notre bonne et vieille planète. L’air y est difficilement respirable, le pétrole est devenu une denrée pratiquement inexistante au grand dam du président des Etats Mondiaux Unifiés. Les techniques modernes de clonage ou d’épuration d’air balbutient, le système alimentaire est en pleine "régraission" et Coquelica, fille d’un couple d’écologiste, fait sa crise d’autorité. Cette nouvelle vision apocalyptique annonce un retour de flamme peu engageant mais tellement distrayant.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur TOXIC PLANET #3 – Retour de flamme

La sympathique série "Toxic planet" suscite en ce mois de novembre 2008 un regain d’attention suite à la sortie du troisième opus poursuivant la vision satirique du monde de demain. Compte tenu de l’état décadent décrit par David Ratte qui travaille là sur un registre très différent de "Voyage des pères", on pourrait penser que se plonger dans un tel album (surtout si on ne connaît pas la série) aurait tendance à nous polluer les neurones et nous faire broyer du noir. Mais il n’en est rien car ce que l’auteur développe est, avant tout, une critique désopilante poussée à l’extrême de la société moderne. Aussi, c’est sur le ton de la dérision que l’on pourra suivre les différentes tranches de vie sous forme de strip tous aussi corrosifs les uns que les autres.

De nombreux thèmes sont abordés et dressent un tableau souillé peu envieux. De l’opportunisme politique au désastre écologique, de l’humanisme peu raffiné à l’intolérance enfantine, de la malbouffe à la culture transgénique, on ne pourra qu’adhérer à cette cacophonie de situations au premier degré affolantes et étouffantes que l’on peut reconnaître et au énième degré jubilatoires. A l’image des émanations gazeuses qui enveloppent le monde, l’humour distillé se propage généreusement et vient inévitablement titiller notre masque personnel. Les gags sont légers comme gonflés à l’hélium, d’une simplicité déconcertante et les chutes sont bien inspirées, sans déchet.

Idem pour les graphiques que David Ratte réalise dans une sensibilité bien perceptible et agréable. Son trait fin a quelque chose qui marque par sa spontanéité. Ses personnages sont attrayants et les décors assez sommaires qu’il exécute sont exagérément explicites.

Point n’est nécessaire de porter le masque à gaz pour lire cet album dont les seules effusions à craindre sont celles d’un rire bien gras. Une toxicité littéraire bien appréciable et pas dangereuse pour notre organisme.

Par Phibes, le 1 décembre 2008

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